Préface du Docteur Louboff
Le stress est un mot qui inquiète et pourtant son sens premier désigne la réaction de l’organisme à une agression quelconque, non spécifique.
Il représente donc une réaction indispensable à la survie.
Face à une situation stressante, le corps fabrique de nombreuses molécules (hormones, neuro-transmetteurs, neuropeptides) qui ont notamment pour fonction de préparer l’organisme aux réactions génétiquement déterminées, innées, que sont la fuite ou l’attaque (accélération de la fréquence cardiaque, libération de sucre par le foie …).
Mais au cours des années, il y a eu un glissement sémantique, le mot stress est venu désigner la cause et non plus seulement l’effet, et on l’utilise pour parler de toutes les "agressions" susceptibles de déstabiliser l’organisme, qu’elles soient physiques ou psychiques. Actuellement, dans le langage courant, le mot stress désigne à la fois l’agent responsable (le travail, les conditions de vie, les enfants …), la réaction à cet agent ("j’ai stressé"), et l’état de celui qui y réagit ("je suis stressé"). Pour plus de clarté, il convient d’utiliser le mot stress pour désigner la réaction de l’organisme.
Le stress est donc un processus physiologique.
Mais les capacités d’adaptation, soit par la virulence de l’agent stressant, soit par le terrain sur lequel il se manifeste ou le moment où il surgit, peuvent être submergées et le stress peut alors devenir pathogène ("le mauvais stress").
C’est alors l’excès de réaction de l’organisme qui devient nuisible.
Les conséquences pathologiques du stress sont diversifiées et se situent tant au plan organique que psychologique.
Il a ainsi été montré que certains vécus traumatiques peuvent diminuer les capacités immunitaires pendant plusieurs mois, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections et aux processus tumoraux.
Des éthologues ont aussi montré que certaines populations animales répondaient à la surpopulation par une réaction de stress responsable du décès de nombreux animaux.
En réalité, c’est plus la manière dont le sujet perçoit la situation stressante que la situation elle-même qui détermine la réaction de l’organisme, une même situation ou un même événement ne provoquant pas les mêmes réactions chez tout le monde.
Ce n’est donc pas la réalité du contrôle que peut avoir l’individu sur la situation, mais son sentiment de contrôle qui est le facteur essentiel de la réduction du niveau de stress.
De nombreux travaux ont en effet révélé les liens qui existent entre le sentiment de contrôle que ressent l’individu et le stress qu’il perçoit.
Et c’est bien cet aspect qui permet de réduire les conséquences de l’excès de stress, en développant des outils d’adaptation qu’on appelle "coping", du verbe anglais "to cope" qui signifie faire face.
Cette stratégie de contrôle a pour objectif le changement soit de la situation menaçante, lorsque c’est possible, soit de l’appréciation subjective que le sujet en a (son point de vue), soit de l’émotion associée à la situation de menace.
La situation pouvant rarement être changée, il convient d’agir sur les deux autres leviers?: l’appréciation subjective ou l’émotion.
Changer l’appréciation subjective revient à changer le point de vue, donc à effectuer ce qu’on appelle un recadrage (c’est la bouteille vue à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide).
Changer l’émotion (retrouver plus de calme, de sérénité par exemple) revient à augmenter le sentiment de contrôle.
Les techniques proposées par Laurent Bertrel, issues de la PNL, de l’hypnose et de la sophrologie, ont pour effet d’agir sur ces deux objectifs.
Ces outils, dont l’auteur nous donne avec humour et simplicité le mode d’emploi, sont efficaces dans la mesure où ils vont être utilisés très régulièrement : comme tout apprentissage, ils nécessitent un investissement personnel.
Suivre les conseils et les exercices donnés dans ce livre va dans le sens d’un abord préventif de la maladie, trop souvent oublié au profit de l’aspect curatif.
Lisez ce livre et pratiquez.
Docteur François LOUBOFF
Psychiatre - Hypnothérapeute